Cultiver une conscience partagée des risques les plus importants
Se représenter les risques bénins pour mieux les anticiper, c’est facile ! Ils sont en effet fréquents et donc visibles. Mais comment faire pour les risques les plus importants de l’activité auxquels on n’a rarement voire jamais été confronté ? Développer une conscience partagée des risques graves est un véritable enjeu !
| La perception des risques majeurs |
La perception des risques détermine la représentation qu’on se fait d’un risque et guide ainsi les comportements en sécurité, les décisions qu’on prend.
Or, quand le risque paraît trop important (comme c’est le cas avec le risque majeur), l’inconscient a tendance à le minimiser pour le rendre supportable. Alors il faut enraciner et cultiver la représentation de ces risques importants dans les collectifs de travail. Les moyens pour y parvenir existent :
- les mises en situation,
- la réalité virtuelle,
- le récit des anciens
- le partage autour des analyses d’accidents
Et en pratique dans les entreprises ?
Découvrez les pistes d’actions pour les équipes opérationnelles pour renforcer la représentation des risques les plus importants.
| Perception des risques, biais et illusions |
Les croyances impactent la perception des risques et conduisent à des biais, des illusions… qui eux-mêmes affectent les comportements de sécurité, l’implication dans la prévention des accidents. La perception des risques ne se décrète pas. Mais il est important de savoir reconnaître ces biais pour se rapprocher de la réalité des risques sur le terrain et favoriser une bonne prévention ». Voici un petit aperçu du webinar « Perception des risques » proposé par Dongo Rémi Kouabenan, Professeur de psychologie du travail et des organisations.
| Et sur les territoires ? Les riverains et conscience partagée des risques majeurs |
Les risques d’accident industriel majeur ne concernent pas seulement les industries et leurs collaborateurs, mais aussi les territoires et les populations.
Naturellement, les riverains de sites industriels portent plutôt leur attention sur les risques chroniques, souvent plus visibles et associés à des sensations perceptives : odeurs de produits, vue de rejets, pollution de l’eau et des sols. Cependant, à partir de 2003 en France, leur regard s’est plus particulièrement porté sur le risque majeur, tel qu’une explosion, un incendie. En effet, à la suite de l’accident d’AZF en 2001, l’Etat a mis en place des PPRT (plan de prévention des risques technologiques), conduisant à des zonages avec des mesures d’expropriation ou de renforcement des habitations. Des collectifs ou associations d’habitants se sont alors multipliés pour prendre part aux réflexions sur ces questions.
Alors « le dispositif PPRT a-t-il eu un impact sur la perception des risques majeurs auprès des acteurs des territoires ? », telle est la question posée à M. Cédric Bourillet, directeur général de la prévention des risques, Ministère de la transition écologique et solidaire. Découvrez sa réponse en vidéo !