Charlotte Goujon : "Faire de la culture de sécurité un enjeu de politique publique"

Quelle est la genèse de votre partenariat avec l’Icsi ?

Charlotte Goujon : Le territoire a été durablement marqué par l’incendie de Lubrizol et de Normandie Logistique en 2019. Au regard du retour d’expérience que nous avons pu en faire sur le terrain, nous avons souhaité que le sujet de la culture du risque et que l’ensemble des enjeux liés à la sécurité industrielle fassent l’objet de politiques publiques portées par la Métropole, pour mieux informer la population, l’associer à la réflexion et travailler à la sensibilisation du grand public. Pour mener ce projet global sur la question de la culture de sécurité industrielle, nous avons fait le choix de nous tourner vers l’Icsi, dont l’expérience est reconnue par l’ensemble des acteurs.

Quels sont les objectifs de cette démarche ?

 Nous avons signé une convention avec l’Icsi en 2021 autour de 4 grands axes :

• la mise en place d’une conférence riveraine, pour associer les citoyens aux enjeux de sécurité industrielle ;
• l’amélioration des dispositifs d’alerte et d’information de la population et l’amélioration de la gestion de crise. Le Métropole de Rouen fait partie des territoires tests pour la mise en place de dispositifs de « cell broadcast » ;
• la formation des élus et la sensibilisation du grand public au risque industriel et à la gestion de crise ;
•  des travaux de recherche sur la thématique « risque et territoire ».

Comment se déroule la mise en œuvre de cette action ?

En préalable à la mise en place de la conférence riveraine, en 2021 a débuté la réalisation d’une étude sociologique en lien avec l’université. L’objectif est d’identifier les besoins et les attendus de la population concernant son association aux enjeux de sécurité industrielle, mais également sur la composition de la conférence. Il est important de réussir à travailler sur la transparence pour retrouver la confiance du territoire vis-à-vis de la présence de l’industrie. Nous avons aussi participé aux travaux du groupe d’échange de l’Icsi sur l’alerte des populations, en particulier autour de la question du déploiement du « cell broadcast ». Il devrait y avoir un test sur le territoire, sur lequel nous travaillons avec l’Icsi.

Qu’en attendez-vous ?

Pour la Métropole de Rouen, c’est une nouveauté de se pencher sur ces sujets pour lesquels un service a été constitué, et il est important de s’appuyer sur un acteur reconnu qui accompagne notre montée en compétence en tant que collectivité et en tant qu’élus. Ce travail s’inscrit aussi dans une réflexion plus large autour de la résilience du territoire par rapport aux questions de transition écologique, du changement climatique, de la sécurité industrielle, de la logistique urbaine et fluviale. Nous ambitionnons une forme d’exemplarité pour écrire notre histoire future, en faisant de Rouen un pôle d’innovation sur ces sujets.