Gestion des risques et Covid-19

Covid, témoignage d'EDF-DPN : "L’endroit le plus sûr en France doit être l’intérieur des centrales nucléaires"

4 minutes
Retour d'expérience chez EDF-DPN Retour d'expérience chez EDF-DPN

Quel impact de la crise liée au Covid-19 sur la sûreté nucléaire au sein d’EDF DNP ? Quels changements concrets sur le terrain ? Découvrez le témoignage de François Goulain, directeur délégué sûreté, EDF DPN, issu du webinaire proposé par l’Icsi le 9 juillet dernier.

 

 

EDF DPN et le Covid-19, le contexte

L’impact du Covid-19 sur les activités est contrasté :

  • Pour les tranches en production, l’ensemble des activités de sûreté, sécurité et production de l’électricité ont continué, donc l’effectif a très peu changé.
  • Sur les réacteurs à l’arrêt pour maintenance, l’activité a d’abord été réduite au strict nécessaire pour assurer la sûreté (25% à 30% de l’effectif habituel). Puis dès fin mars, début avril, l’activité a repris peu à peu et les effectifs ont augmenté. A fin avril, environ 50% de l’effectif est présent, 70% à 80% début juin, et 100% début juillet.
  • Chiffre-clé : sur la première vague, un maximum de 300 personnes malades du Covid-19 sur un effectif de 20 000 personnes.

 

 

Quelle a été la place de la sécurité pendant la crise et à la reprise ?

 

Durant les premiers jours de la crise, on s’interroge beaucoup sur l’attention qu’allaient pouvoir porter les équipes – EDF et prestataires – aux enjeux de sûreté nucléaire lors de cette période perturbée, avec des messages forts autour des gestes barrières et de la maîtrise du virus. Mais le plan de continuité d’activité d’EDF DPN positionne bien la sûreté nucléaire comme l’un des trois fondamentaux de la crise, avec la maîtrise des enjeux sanitaires et l’accès à électricité pour les français.

Ces trois piliers sont respectés, grâce entre autres à la mise en place rapide et efficace de parades vis-à-vis du Covid-19 : mesures de distanciation sociale avec marquage au sol, réduction d’effectifs dans les ascenseurs, affichages, gel hydroalcoolique parfois fabriqué par nos laboratoires chimiques…  Ces parades, partagées avec les organisations syndicales, permettent un climat propice au respect des risques majeurs, une sérénité suffisante pour pouvoir se consacrer à la sécurité nucléaire. C’est d’ailleurs le message très fort que fait passer l’équipe en charge de la gestion de crise : « L’endroit le plus sûr en France doit être l’intérieur des centrales nucléaires ».

Début avril, les directeurs d’unité et les directeurs sûreté du parc nucléaire français sont réunis - à distance en audio bien sûr - pour un comité sûreté consacré à « Comment réussir les enjeux de sûreté pendant cette période de Covid-19 ? », avec la mise en place de cinq fondamentaux pour continuer à mobiliser les équipes sur  les enjeux de sûreté.
Enfin, en juin, la reprise est massive. Beaucoup de choses ont changé, on    ne travaille plus comme avant et on observe quelques signaux faibles. Un deuxième comité de sûreté nucléaire se réunit alors autour de la question essentielle « Comment on s’adapte pour réussir la sûreté ? ». Finalement, les résultats globaux en sécurité pour le 2nd trimestre sont bons, meilleurs qu’imaginé.

Deux tendances fortes se dégagent de cette période atypique :

  • Il y a eu beaucoup de créativité, comment la capitalise-t-on et la maintient-on dans la durée ?
  • On ne pourra pas faire tout ce qui était prévu dans les plans d’actions, c’est une certitude. Comment organise-t-on les renoncements pour parvenir à une charge des équipes réaliste par rapport à la situation ?

 

Quel a été l’impact de la crise sur le terrain, notamment en termes de conséquences humaines et sociales, de présence managériale ?

 

Durant cette période, il faut être efficace et rapide sur le terrain, les salariés font ainsi preuve de beaucoup de créativité et proposent de nouvelles idées. Les managers, quant à eux, retrouvent un rôle de coach, accompagnant les salariés par la mise en œuvre pratique des solutions trouvées par les équipes. Ils sortent donc grandis de cette crise.

La crise se révèle aussi être une occasion de simplifier les lignes de décision et certains processus organisationnels pour les rendre réalisables dans le cadre des contraintes liées au Covid-19. Par exemple, la signature électronique, qui permet de limiter les contacts, qu’on tentait sans succès de mettre    en place depuis un an, est activée en  15 jours… je n’ai plus signé un parafeur depuis mars dernier !

Aujourd’hui, se lance la phase de retour d’expérience, afin de trier les pratiques testées durant la crise. Nous souhaitons garder les nouvelles pratiques de sérénité en salle de commande, de signature électronique et une part de télétravail. En revanche, hors période de crise sanitaire, nous souhaitons revenir aux briefings collectifs des équipes de conduite en présentiel plutôt qu’à distance, pour une attention plus soutenue de tous.

 

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| Le replay du webinaire |

 

 

 

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